30 novembre 2009

L'artiste et le lithographe : Pierre Alechinsky et Peter Bramsen

N'ayant pas encore pu voir l'exposition Soulages à Paris, je me suis consolée hier à Vannes, plus précisément à la Cohue qui abrite le musée des Beaux-Arts pour admirer des lithographies de Pierre Alechinsky. Un moment d'émotion sereine. J'ai admiré doucement, retrouvant ses motifs récurrents tels que la roue, l'arbre de vie, des spirales labyrinthiques, laissant mes yeux écouter les mouvements organiques de la vie. J'ai attentivement regardé la manière particulière qu'il a de composer avec l'espace, le cloisonnant, guidant le regard du spectateur, l'emmenant dans des méandres de tracés complexes ou dans les mondes annexes de notes marginales dessinées. Et puis, c'est une œuvre exécutée en collaboration avec un grand lithographe, Peter Bramsen. Un film, qu'il faut absolument prendre le temps de visionner, nous expose la genèse d'une des lithographie accrochée, "Le voyage de l'encrier" et c'est là que nous comprenons comment une œuvre peut naitre de plusieurs mains.





En savoir plus sur Pierre Alechinsky

En savoir plus sur la technique de la lithographie


Renseignements pratiques :

Pierre ALECHINSKY 6 novembre 2009 à fin janvier 2010 Pierre Alechinsky est un artiste majeur du XXe siècle. Son immense œuvre lithographique a sa place au musée de Vannes, dont l’identité « Arts graphiques » est aujourd’hui reconnue des publics. Nous bénéficions de la collection personnelle de Peter Bramsen, lithographe et ami de l’artiste depuis ses débuts à Paris il y a quarante ans.
MUSEE DES BEAUX-ARTS
La Cohue, place Saint-Pierre, tél. 02 97 01 63 00
Du 14 juin au 30 septembre : ouvert tous les jours de 10 h à 18 h.
1er octobre au 31 mai : ouvert tous les jours (sauf fériés) de 13 h 30 à 18 h 00.

28 novembre 2009

Les sirènes










Homère, l'Odyssée, Ulysse face à la tentation des sirènes. Si humain quand il défie la tentation des profondeurs, si orgueilleux quand il la regarde en face, si confiant en son habileté à en triompher.
C'est un tableau aquatique, réalisé en même temps que "Paysages".












Technique : médium enduit, deux carrés de 25x25 assemblés verticalement.
Pigments, aquarelles, dont cette couleur que j'adore, le caput mortuum.
Outils : plume pointue, colapen.

25 novembre 2009

Paysages...à déplier


Toujours  ce petit texte de Tournier "Paysages". Il s 'inscrit cette fois sur un carré de papier blanc accidenté de gesso. Il s'est tracé en capitales incises travaillées à la plume carrée. Il se replie, se déplie à volonté, comme un petit livre de poche.

Format du livre replié : 15x15

20 novembre 2009

Malevitch


 Ce tableau reprend un texte de Malevitch (extrait du manuel de philosophie de terminale de ma fille). Kasimir Malevitch est connu comme le peintre du tableau " Carré blanc sur fond blanc". Le texte parle de forme, d'émotion, de sensation pure.

Ce tableau mesure 60x40.
Support : Médium enduit.
Technique mixte : pigments, gouaches, acrylique, papiers (fins et épais) calligraphiés, peints, superposés.
Outils : plume pointue, plume carrée, tire-ligne, feutre pinceau à encre pigmentée, pinceau plat.
Écritures formelles, gestuelles, en texture.

Réalisé début 2008.







En savoir plus sur Kasimir Malévitch

13 novembre 2009

Art postal


 La tempête déferle sur la pointe Finistère, je ne voudrais pas être en mer à cet instant. Je sors sous les rafales ouvrir ma boîte aux lettres et sous les prospectus, un bout des mers du sud m'attend. La Normandie salue la Bretagne.
Merci Cécile.

Asie imaginaire

J'ai écrit le texte de ce tableau suite à la lecture de l'ouvrage de François Cheng "Souffle-Esprit" qui présente des textes de peintres chinois qui ont consigné leurs réflexions et expériences. (voir liens ci-dessous). Le texte de départ était plus long.

"Asie imaginaire, car en pratiquant l'ellipse, les peintres chinois, tout en invitant l'observateur à l'intérieur du paysage, lui suggèrent parallèlement un infini spatio-temporel. Cette conception de l'inachevé ouvre alors une possibilité elle aussi infinie de projection dans l'imaginaire."

J'ai commencé ce tableau cet été, alors que je traduisais péniblement le livre de Brody Neuenschwander "Textasy". Il y parle de ses fonds en papiers collés au lait de chaux. Ne disposant pas des détails techniques, j'ai préparé une mixture perso pour coller et enduire les papiers chinois que j'avais préalablement monotypés. C'est en imprimant ces papiers que j'ai composé l'image, en recherchant un traitement de l'espace particulier. Le tableau fonctionnait déjà tel quel, il en émanait une sensation qui m'était familière.

Dès l'enfance, j'ai eu l'occasion de confronter la vision occidentale de l'espace à celle des peintres chinois. J'étais intriguée par les paysages. Je les trouvais extrêmement beaux. C'est lorsque l'on m'a expliqué en cours d'histoire, les règles de la perspective mises au point par les peintres de la renaissance italienne, que j'ai compris. En regardant les paysages chinois, j'étais face à une conception culturelle de l'espace totalement différente de celle de l'image occidentale, distanciée, très loin d'une géométrie de l'espace qui met l'homme au centre.
Je n'ai cependant pas voulu fabriquer une chinoiserie. Le paysage d'inspiration asiatique est suggéré, se place en arrière-plan, j'ai tracé  une calligraphie latine contemporaine en premier-plan, placée sur le côté droit. C'est un choix culturellement occidental  de représentation du temps de la gauche vers la droite.



Technique : collage de couches de papiers chinois monotypés sur médium. Lait de poudre de marbre peigné, pigments, gouaches, impression lino à l'acrylique. Ecritures à la plume Speedball n°5 et pinceau pointu.

Format : 70x50





L'ouvrage de François Cheng : Souffle-Esprit
En savoir plus sur François Cheng

11 novembre 2009

Le départ

Ce tableau reprend un texte d'Emile Verhaeren, "Le départ",  publié dans son recueil "Les campagnes hallucinées". Ce texte traite de l'exode rural. L'aquarelle caput mortuum et violet de pérylène est travaillée en coulures. La surface obtenue a été imprimée avec une feuille de papier vergé, pour la structurer. Le texte a été écrit rapidement, avec un choix d'expressivité plutôt que d'esthétique de l'écriture. La surface de tableau a été scarifiée. Le format allongé, le texte inscrit à droite assez serré pour créer une zone plus sombre, les bords abimés participent à la composition. Ils quittent dans la douleur un présent impossible pour un avenir angoissant.




Format : 20x30
Technique : médium enduit, pigments, aquarelle, petits chiffons, papier vergé, papier de verre gros grain, petite plume carrée, plume baïonnette.

En savoir plus sur Emile Verhaeren

10 novembre 2009

Art Postal







Petits bouts de papier chinois peints, calligraphiés, imprimés, cousus sur une feuille de plastique pour fabriquer une enveloppe.

09 novembre 2009

Faut-il toujours calligraphier ?

 Ce petit carré médium (20x20), faisait partie au départ d'une série de trois (cf carré pourpre et carré orange dans le diaporama) qui utilisaient des pigments marocains que l'on m'avait offerts. Je voulais travailler sur le positionnement d'un texte par rapport à un élément du fond. Et puis, en travaillant la partie carmin d'indigo au pinceau ébouriffé et notamment en veillant aux bords, à leur donner un aspect dynamique, j'ai obtenu le mouvement qu'aurait donné une écriture. Cet élément sombre fonctionne en fait deux fois : d'une part il définit la composition dans un axe en biais de haut en bas et les lignes qui s'en échappent dessinent des lignes obliques orientées vers l'angle en haut à droite du carré ; d'autre part, les bords peuvent fonctionner comme un élément dynamique à part entière, rôle souvent joué par les écritures gestuelles ou expressives. J'ai donc abandonné mon projet initial et j'ai laissé ce tableau en l'état.

Technique : médium enduit, pigment pourpre marocain frotté, carmin d'indigo passé au pinceau de bricolage ébouriffé.

08 novembre 2009

Le tableau de la bande titre





Voici le tableau dont j'ai découpé un détail pour servir de fond au titre de ce blog.
Le support a subi mille avanies : frottage, lavage, collage, décollage, grattages. Pour ce dont je me rappelle, j'ai commencé par des pigments rouge anglais et carmin d'indigo sur un fond enduit blanc cassé. Je n'étais pas contente, trop vif, peu inspirant. Le tableau est alors passé sur la douche et je suis repartie sur une composition centrée sur le bord gauche avec des papiers travaillés collés. C'est resté ainsi quelques semaines puis j'ai enlevé les papiers, laissant des traces intéressantes mais dont je ne savais quel parti tirer. Quelques mois de sommeil et puis j'ai passé une couche uniforme d'acrylique indigo au spalter, suivie à peine sèche de coulures d'eau pour définir des lignes d'appui. J'ai dans le même temps relu un recueil de poèmes de Pierre Reverdy : "Plupart du temps". Pendant que je pensais au texte "Nuit", j'ai commencé à gratter la surface du tableau, dégageant des zones de plus en plus grandes. Je cherchais à obtenir une surface décatie par le temps. J'ai pris un petit pinceau plat et j'ai tracé le texte. Un dernier regard, et j'ai rajouté une toute petite gestuelle à la plume baïonnette.

Format : 60x40



En savoir plus sur Pierre Reverdy

Plaisir de l'art postal


Matériaux : organdi, papiers chinois monotypés en blanc, petit bout de carte marine, fixatif,couture machine.
Outils : machine à coudre, caractères d'imprimerie, plume brause 0,5.

Plaisir de bidouiller avec les matériaux, de chercher les solutions techniques pour écrire, de voir le tout prendre forme...

07 novembre 2009

Impression de profondeur




Comme j'avançais, le vent, m'apportant un message des cieux, le laissa tomber sur les fils du télégraphe qui vibrèrent ; je m'assis aussitôt sur une pierre au pied du poteau et écoutai. Il disait simplement : "Rappelle-toi, mon fils, n'oublie pas un instant qu'il y a des plans de vie plus élevés, infiniment plus élevés que celui sur lequel tu voyages à présent. Sache que le but est lointain, qu'il est élevé, qu'il est digne de tout l'effort de ta vie pour l'atteindre." Ce fut tout, j'eus beau rester assis quelques minutes encore, je n'entendis plus rien.








Ce tableau résonne sur un texte extrait du journal de H.D. Thoreau (1817-1862). H.D. Thoreau est surtout connu comme l'auteur de "La désobéissance civile", ouvrage qui a inspiré les formes de l'action politique de Gandhi. Mais cet homme a aussi vécu au plus proche de la nature, des rythmes naturels et son journal en est le reflet.

 C'est dans ce tableau que j'ai pour la première fois consciemment utilisé la température des couleurs pour obtenir un effet de profondeur, de troisième dimension. Les écritures fines et grises reculent dans le fond du tableau, les écritures rouges avancent vers l'observateur.  J'ai rajouté un plan supplémentaire, peu visible, pratiquement  ton sur ton, qui apparaît plus ou moins selon la lumière ambiante et l'angle de vue.

Format : 30x30
Technique : médium enduit, pigments, gouache, encre de chine.
Outils : Colapen, plume pointue, plume baïonnette.

Pour en savoir plus sur H.D. Thoreau


05 novembre 2009

Termites

Il y a quelques mois, au lieu d'enduire mon panneau de médium en blanc cassé, j'ai voulu essayer un effet de porte étroite et travailler à partir d'une matière sombre. J'ai d'abord creusé un léger sillon vertical  puis posé une bande verticale et irrégulière en jaune indien et orange de cadmium pour la saturation de la couleur. La couleur sombre est ensuite venue de part et d'autre, en léger relief. Je m'approchais d'une sensation, mais elle n'était pas encore définie. Mon regard croisait cette surface avec sa fente lumineuse, mais je ne savais pas vraiment ce qu'il y avait derrière. Il n'y avait qu'à attendre. . .  qu'à attendre le livre, le texte, le pré-texte qui approfondirait le sujet. C'est un ensemble de textes, le seul recueil de poèmes publiés par Nicolas Bouvier qui s'est présenté. Un an auparavant, j'avais vu une exposition de ses photos à la Bibliothèque d'Etude de ma ville, et j'avais indéfinissablement été touchée par leur humanité.

J'ai choisi un texte, "D'un plus petit que soi" qui commence par cette mélopée nocturne, :
"Termes nocturnis
 Termes obscuriceps 
 Termes taprobanis
 ..."
J'ai modelé discrètement  les surfaces sombres pour donner de la   profondeur à la nuit et monté la vibration orange en commençant par du caput mortuum et en descendant la gamme de valeurs jusqu'à l'orange de cadmium en surface. J'ai superposé les écritures, les textures en un serpent qui s'enroule autour de la fente centrale. Personnellement je vois un mouvement à la fois descendant et ascendant. C'est ce que j'ai voulu, je suis incapable de dire si c'est perceptible.





 C'est un tableau qui est polysémique, qui veut permettre de multiples projections.C'est aussi le cas du texte originel. Selon la distance que je choisis, il peut raconter des histoires intérieures, ou bien à l'opposé, des histoires descriptives, narratives, au choix de celui qui regarde. Toutes celles que je me raconte sont vraies. Je perçois rarement les vérités comme uniques.


Avant ce tableau, j'avais peint celui-ci, sur le même texte. J'en avais juste traduit un moment donné.


Formats :

Termites : 60x40
D'un plus petit que soi : 25x25






03 novembre 2009

La mort d'Hector





Progressivement, j'augmente le format des tableaux, celui-ci mesure 80x60.
C'est toujours du médium enduit, en techniques mixtes: pigments, collage de papier chinois travaillé. Les outils : tire-ligne et folded pen de chez John Neal, plume pointue moyenne, chiffons, pinceau de bricolage très abimé.
Dominent les pigments noir de fumée et le magnifique oxyde de fer orange de la Coopbio.













Le texte provient de l'Iliade et relate la fin du combat qui oppose Achille à Hector et la mort de ce dernier. J'ai essayé de rendre une atmosphère violente. L'oxyde de fer orange, couleur de rouille, chargé de fer est la voix d'Hector, le noir de fumée la voix d'Achille. Les écritures ne sont pas lisibles, elles se  constituent en textures de capitales nerveuses, pulvérulentes.
Sur le côté gauche du tableau, la longue bande de papier monotypé et écrit pose les origines du combat. C'est un passé de violences accumulées. A droite, le mouvement ascensionnel ne contient plus de texte, c'est la résolution du conflit entre les deux héros. Il n'y a plus rien à dire, il ne reste qu'une terre brûlée et la légende du héros mort.
Ce tableau évoluera peut-être encore.

02 novembre 2009

Regain 1

Ce tableau date de cet été. Il reprend un texte de Giono, la fin de "Regain".

Dimensions : 60x40
Médium enduit. Techniques mixtes.
Pigments, aquarelle, gouache, acrylique, collage de papier chinois, impression lino.

Le travail de composition a commencé dès l'enduction du médium.  J'ai choisi trois couleurs de fond pour cloisonner l'espace de la même manière verticalement et horizontalement : environ 2/3-1/3. Pour donner une profondeur de plans, j'ai structuré la bande du bas avec un peigne en donnant un mouvement, ajouté un collage de papier clair coloré à l'aquarelle qui lie les surfaces et éclaircit les zones du haut.
Jusqu'ici, je partais le plus souvent d'une surface blanc cassé sur laquelle je montais mes couleurs. Ici, j'ai posé d'emblée trois couleurs : un gris moyen, un parme et un chocolat. Au lieu de toujours monter en valeur comme quand on commence par un fond clair, je monte et je descends les couleurs des surfaces. C'est une logique d'accords de couleurs différente, l'impression de jouer avec un autre instrument.

01 novembre 2009

Citation de Soulages

 Mon frère m'a parlé aujourd'hui de l'émotion qu'il a ressentie en visitant ces jours-ci l'exposition SOULAGES à Beaubourg.
Qu'il a de la chance...

Il a relevé quelques phrases du peintre, j'ai envie de vous faire partager celle-ci que j'ai recopiée de son petit carnet :

"La réalité d'une oeuvre, c'est le triple rapport qui s'établit entre la chose qu'elle est, le peintre qui l'a produite et celui qui la regarde."

J'ai donc tapé "Soulages à Beaubourg"  sur Google, et choisi le premier lien. Bonne surprise, l'exposition dure jusqu'en mars. Peut-être pourrais-je ...
La page du centre Beaubourg donne des ressources intéressantes. Une bonne soirée en perspective.
Me sont  revenus en mémoire les vitraux de l'abbaye de Conques dans l'Aveyron. Soulages a répondu à une commande de l'état et a mis 8 ans à les réaliser en collaboration avec un maître verrier. Il a d'abord travaillé sur le matériau avant de dessiner les vitraux. Le peintre du noir a travailllé dans le blanc translucide mais toujours autour de la lumière. L'abbatiale est en elle-même une merveille, un espace ascensionnel suspendu au bord du vide de la vallée. Les vitraux s'y insèrent naturellement et offrent une magistrale leçon de composition.

Aller faire un tour

Petits carrés médium





Je viens de légender les images des petits carrés médium. (clicquer sur les images pour lire les titres des tableaux.)
Je travaille sur des formats divers, et bien souvent sur des carrés de petites tailles.  La technique est la même : fond de matière sur médium enduit, pigments.... Les arêtes de la bordure  sont en général adoucies, les angles arrondis. Je prends en général une épaisseur de médium de 1 cm, je fixe à l'arrière du tableau un cadre de tasseaux de 13 mm de section. Ils ne nécessitent pas d'encadrement, le cadre de tasseaux donne l'impression que le tableau se décolle du mur.
Le format carré induit une conception particulière de la composition. Je souhaite qu'il y ait de la tension, du déséquilibre dans la composition pour donner un effet dynamique. Or, le carré est totalement symétrique, fermé sur lui-même. J'essaie donc de dépasser ce point de départ. Je tente de jouer sur les directions des lignes, le décentrage et le contraste de tailles des zones de couleurs, de textes, d'introduire des oppositions de valeurs. Je joue aussi sur la profondeur des champs : en choisissant les couleurs - les chaudes qui avancent, les froides qui reculent - en sélectionnant les graisses et les tailles des lettres. Parfois je rompt aussi volontairement la rectitude des lignes des textes, pas trop, pour qu'elles semblent être de guingois, comme si j'avais mal tracé mes lignes guides, ce qui donne au texte une stabilité incertaine, légèrement dérangeante.

Je ne réussis pas toujours à atteindre cet objectif. Quand un tableau est fini, je le mets à un endroit visible pour le voir souvent, surtout si je ne suis pas satisfaite. Il s'agit de trouver ce qui ne va pas. Quand il est rangé, je le sors quelques temps après, pour décider d'un oeil neuf, dégagé de l'action, s'il me convient toujours. Un certain nombre d'entre eux reçoivent une nouvelle couche d'enduit, ou des modifications conséquentes.